To be or not to be in burnout… Telle est la question ?
A vrai dire … pas vraiment.
Quand on fait un burnout ON SAIT. On sait que quelque chose « cloche ».
On ne se reconnaît plus. On n’est plus que l’ombre de soi-même.
Une ombre ? Plutôt : presqu’un « étranger » pour soi-même…
Ces derniers temps j’ai pu entendre tout et son contraire sur le burnout : quelqu’un que j’ai croisée récemment m’a tenu (à peu près, de mémoire) le discours suivant : « j’ai dû faire un burnout, je l’ai sûrement été mais je ne me suis pas écoutée j’ai continué à aller bosser ».
Je sens que j’ai fait bondir quelques-uns d’entre vous qui sont passé(e)s par là…
Oui ces derniers temps pour un « coup de fatigue » ou parce que la charge mentale est un peu au bord du débord on peut entendre « je fais un burnout »…
Rappelons d’abord que seul un médecin est habilité à poser ce diagnostic.
Ce principe de « base » étant posé, le burnout N’EST PAS une question de volonté.
Le principe même du burnout c’est d’avoir littéralement vidé ses réserves d’énergie.
Il vous laisse « KO debout ». Et encore … certains ne pourront plus se lever du lit ou resteront « vissé(e)s » à leur canapé quelques jours, semaines.
Souvent on emploie l’image suivante : celle d’une maison qui aurait complétement brûlée de l’intérieur et qui ne tiendrait plus debout que par ses 4 murs d’enceinte.
Vous visualisez ? C’EST CA le burnout.
C’est compliqué pour ceux qui ne sont pas passés par là et parfois (souvent ?) pour l’entourage de comprendre, parce qu’on est là (à peu près) debout.
C’est à l’intérieur que tout se trame…
On n’a pas de pied dans le plâtre qui expliquerait notre « incapacité à »…
Ça se joue ailleurs.
Les digues mises à l’épreuve par des mois, des années de stress ont lâché. Érodées.
Et bien souvent, c’est bien plus difficile, long à cicatriser et se consolider qu’un pied cassé…
Parfois lorsqu’on vient de se « prendre la vague » la seule chose que l’on est capable de faire pour l’entièreté de sa journée c’est « juste » de prendre sa douche.
C’EST CA le burnout.
Récemment toujours, j’ai entendu quelque chose de beaucoup plus juste : Jeanfi Janssens, l’humoriste, qui est passé par là disait : « tu sais que tu fais un burnout quand tu pleures le matin parce que tu ne trouves pas ta deuxième chaussette ».
Teeeeeeeeellement VRAI.
C’EST CA aussi le burnout : les montagnes russes émotionnelles.
Pleurer « pour rien ».
Parce qu’il y a un trop plein, qu’on est « à bout nerveusement », qu’on ne peut plus rien contrôler.
Alors OUI on pleure parce qu’on a « oublié d’acheter le pain » ou qu’on a perdu sa chaussette 😊
C’est en CA que je disais qu’on ne se reconnaît plus.
Et on peut « se détester » pour ça…
Le burnout est une souffrance pour celui/celle qui le vit.
Il/elle voudrait bien « aller mieux », que « ça aille plus vite » (c’est même 1 DES questions lancinantes de la personne en burnout « encore combien de temps ? ») mais ça ne se décide pas.
Ce n’est pas « sur commande ».
C’est un passage extrêmement difficile à gérer.
On se sent seul(e), sans (souvent) la possibilité d’être écouté(e), compris(e), parce que l’image que l’entourage renvoie peut être compliquée, voire même culpabilisante (« quand même maintenant ça fait plusieurs mois, ça devrait aller mieux », « faut te secouer un peu » etc, etc…).
Sachez qu’il n’y a pas de règle.
Pour chacun(e) d’entre nous le temps de la reconstruction sera variable : de quelques mois à quelques années.
Parce qu’une maison : ça ne se reconstruit pas « comme ça ».
Il faut le temps de reconstruire des bases solides pour faire en sorte que ça ne se réécroule pas une deuxième fois.
Parce que OUI on peut refaire un burnout ☹
Tout l’intérêt de se faire accompagner dans cette période : autant quand on est au creux de la vague pour pouvoir « vider son sac » dans un endroit bienveillant et qui comprend ce que l’on vit, que lorsqu’on commence à récupérer un peu d’énergie et à se poser la grande question de : l’après…
Le burnout peut laisser des séquelles.
Physiques certes (pertes de mémoire durables, manque de concentration etc…) mais aussi « en soi », parce qu’il vient heurter les fondements même de notre personnalité (l’image et l’estime de soi, ses valeurs, ses croyances…).
Il peut aussi y avoir des « dommages collatéraux » (séparation de couple par exemple).
C’est donc pour tout ça qu’il s’agira de se faire accompagner et de travailler dans la période de l’après, avant même de se poser la question d’un retour au travail…